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fallacieuses chroniques de la vie parisienne

19 avril 2012

Blogueuses mode parisiennes influentes

Il y a des trucs qui pullulent sur le net, qui me donnent envie de vomir des pâquerettes aux OGM et des vernis à ongles aux couleurs pastels-chic. Ces trucs, ce sont les blogueuses modes influentes, de préférence parisiennes.

Si vous avez pu y échapper, et bien tant pis, ce temps béni est révolu.
Définition : la BMIP est une jeune fille entre 18 et 30 ans, férue de mode et d'astuce beauté. Elle aime se prendre en photo 6 ou 7 fois par semaine avec ses nouvelles tenues dégotées dans des friperies du Marais, chez Maje et autres boutiques hors de prix, ou bien chez H&M pour se rapprocher du peuple. Les photos, retouchées à grand coup de photoshop les mettent en scène dans des lieux souvent déserts, typiquement parisiens, avec une moue ingénue et des poses innocentes. Ou pas.

Ces sites sont tellement fréquentées (entre 4 000 et 10 000 visiteurs par jour) que les plus connues d'entre elles : Truc machin blossom, Pandora, La Méchante par exemple, peuvent en tirer une source de revenus. Ca va des invitations aux défilés, aux échantillons cadeaux à de la pub pour une grande marque (Comptoir des cotonniers) ou d'une ligne de vêtements (Etam). Et tant mieux pour elles j'ai envie de dire.

 

Mais face à cet étalage de talons de 12cm, motifs liberty, thèmes rétro chic, lunettes hipster et autres accessoires fashion je ne peux m'empêcher d'avoir honte d'être une nana. Je dois être un peu macho sur les bords, mais quand je vois ça, j'ai l'impression que la Femme se résume à une dindonnasse (copyright) oisive, superficielle, narcissique et avec un goût profondément discutable. Je vais peut-être un peu loin, mais c'est le premier sentiment qui m'est venu quand j'ai découvert avec stupeur -et tremblement- l'existence de cette catégorie de Dindonasses BMIP.

Le pire c'est de les croiser pendant leurs séances photos au jardin du Luxembourg, il faut s'empêcher à tout prix de rire ou d'écarquiller les yeux face à leur démarche maladroite et leur regard bovin qui se veut "de biche", habillées comme des sérial-shoppeuses de chez Tati. Il faut aussi résister à la tentation de rejouer un épisode d'Happy Tree Firends (faites vous plaisir) et de leur hurler qu'au lieu de dépenser 400 boules dans des escarpins immetables (parce que en fait, ça vient pas de chez Tati ou d'un magasin de travlos) elles pourraient investir dans un grand drap bien opaque. Ou bien faire un don aux Restos du Coeur.
Elles le font peut-être déjà, je sais.

Mais quand même,
sérieusement,
comment c'est possible de se livrer à ce genre de mascarade ?!

 

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(Cherry blossom girl, Pandora et la Méchante)

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19 avril 2012

Cuisine asiatique, suite

Manger indonésien à Paris, c'est un peu mission impossible. Il n'existe que deux restaurants où on puisse goûter à cette cuisine.
En même temps, avant que MC m'en parle j'aurais jamais eu l'idée d'aller goûter des plats balinais. Mais depuis qu'elle a passé des vacances là bas, elle parle de ces spécialités culinaires et de leur bière, la Bintang avec des étoiles dans les yeux. Il fallait bien tester.

Restaurant Indonesia 12 Rue de Vaugirard Dans le 6ème, RER Luxembourg

293893_10150665695513692_624603691_9484386_1798752542_nAvant toute chose, il faut réserver, les nostalsgiques de l'Indonésie et les curieux se donnent rendez-vous là bas et les deux petites salles sont vite bondées. Une fois que c'est fait, allez y et profitez du décor dépaysant : bambou au mur, masques traditionnels, étoffes, marionettes, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ça ne fait pas brocante et ça n'est pas de mauvais goût ; ça contribue au voyage.

L'idéal c'est d'y aller avec quelqu'un qui connaisse les plats et qui puisse nous conseiller pour éviter de passer à côté de quelque chose. Sinon les serveurs sont très sympathiques et maîtrisent plutôt bien leur sujet.
Au cas où, ce que j'ai préféré ce sont les brochettes d'agneau au saté (sate kambing), le boeuf au lait de coco (rendang) et les légumes cuits à la noix de coco rapée (sayur urap). Pour le dessert, j'ai pas le nom en tête mais il y a un truc exceptionnel : des bananes flottant dans du lait de coco avec des épices, un peu de caramel et des biscuits émiéttés sur le dessus qui ressemblent à des spéculos. Enfin je crois, je vais y retourner bientôt, juste histoire d'être sûre.

 

 

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Menu                                  Entrée (légère mais délicieuse)                 Plat

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la bière indonésienne                  le dessert avec la banane à l'honneur

Manger chinois à Paris, c'est super facile, mais un vrai bon chinois, c'est pas toujours facile à dénicher. Mais quand on a une super pote tinoise, tout devient d'un coup vachement plus simple.

Chez Yong, 72 rue de la Colonie, 13ème, métro Tolbiac ou Maison Blanche

2060-chez-yongBon, on va pas se mentir, le lieu n'envoie pas du rêve, c'est plutôt asceptisé, mais bon signe : il n'y a que des asiatiques dans le restaurant.

Les plats sont en majorité originaires du Sichuan et du Shandong, et si on a pas avec soi un spécialiste, on risque de louper des saveurs inédites. Parce que tout l'intérêt ici, c'est de découvrir des plats, exit le traditionnel riz cantonnais, bonjour les frites d'aubergines au vinaigre, la grosse brioche fumante, les raviolis maison, les marmittes de viandes parfumées. Par contre faut se méfier des piments, c'est très, très puissant !

 

 

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Pain à la vapeur                     Raviolis maison et tsingtao             Frites d'aubergine, boeuf sauté...

19 avril 2012

Mauvaises habitudes...

Quand on vit dans une grande ville, on acquiert très rapidement certains réflexes.

En arrivant à Paris, à 18 ans, j’avais l’habitude de sourire quand j’étais de bonne humeur dans la rue. Grave erreur, il n’y a pas plus efficace pour attirer les tarés et les prédateurs. Je répondais aussi quand on m’adressais la parole, rien de mieux pour perdre son temps avec des mecs de la WWF ou des SDF imbibés.

J’ai donc imité les parisiens et acquis des réflexes qui sont devenus peu à peu naturels ; Comme regarder au sol pour éviter les crottes de chien et les regards accrocheurs des dalleux, ou accélérer le pas et sortir des répliques imparables aux mendiants, roumains, jeunes de l’UNICEF, militants du PCF, membres de sectes et j’en passe.

Seulement, ce matin, en allant au travail, juste avant la bouche de métro, une femme d’une cinquantaine d’années, chétive, larmoyant –jusque là rien d’exceptionnel- s’est tournée vers moi, a planté ses yeux bruns dans les miens et m’a dit d’une voix tremblante :
-Madame, aidez-moi, je suis séropositive et…
Et moi, j’avais déjà commencé à secouer la tête, presser le pas et regarder un point imaginaire loin devant. Le temps que je percute, j’avais parcouru une dizaine de mètres.

J’ai fais lentement volte-face, stupéfaite et je l’ai cherché du regard.
Elle était devant la banque, immobile, le dos voûté, les épaules rentrées, comme pour chercher à disparaître. J’ai fais un rapide inventaire de ce que je pouvais faire pour elle : lui donner une partie de mon déjeuner, mais je ne suis pas sûre qu’une part de tarte boeuf aubergine ou qu’une banane l’aide dans sa lutte contre le SIDA. Dans mon porte monnaie en forme de grenouille, 15 centimes se battent en duel, elle n’en aurait sûrement pas voulu, et je ne la blâme pas. J’aurai pu aller la voir, discuter un peu autour d’un café mais voilà, j’étais en retard, j’ai balayé égoïstement cette éventualité d’un revers de main.

Cette scène repasse dans ma tête depuis une presque heure.
Qu'importe qu’elle dise la vérité, qu’elle ait un logement et qu’elle mendie pour se payer de quoi boire ou se piquer.

Cette femme m’a fait l’effet d’un électrochoc.

 doh

18 avril 2012

Sono Pazzi Questi Romani

Rome

Ce qui te saute au visage quand tu débarques dans cette ville, ce sont les voitures.
Il y en a partout, elles dominaient les rues. J’y connais pas grand-chose, mais ce que j’ai remarqué c’était qu’il y a beaucoup de Fiat, de Smart, des véhicules maniables et citadins, pour les Lamborghini et les Ferrari faut aller dans les quartiers chics où elles ne risquent pas de se faire arracher un rétro au bout de 4 minutes.

Le piéton au milieu de tout ça, n’a aucune chance de parcourir tranquillement un trottoir, D’ailleurs il y en a très peu, et quand bien même, y a des voitures dessus.  J’me demande si le mot existe en italien (Slo ?) Les passages cloutés, pareil ; y en a tous les kilomètres et une fois sur deux y a des bagnoles dessus.

C’est dans ce joyeux bordel –casino- de doubles files qu’évoluent romains, touristes, poussettes et bonnes sœurs, et incroyable mais vrai, les gens sont plus courtois qu’à Paris. Ça me fait penser à cette vidéo d’un carrefour en Inde, sans feux, où les véhicules se croisent à une vitesse folle sans aucune collision. C’est comme si la présence de signalisation embrouillait les conducteurs.

Bref, si on continue à parcourir les rues romaines, on remarque autre chose : les pavés. On peut pas trop faire autrement étant donné que la marche est la meilleure façon de découvrir la ville. Alors conseil : éviter les chaussures de ville, au bout de deux heures j’ai regretté de ne pas avoir pris mes chaussures de rando que je n’ai jamais acheté.

Je sais, ça commence mal comme préambule, mais je préfère balancer mes impressions dans l’ordre. Et ces deux là sont les seules négatives, parce qu’après, Rome m’a fait rêver.

 
Ses ruelles aux couleurs chaudes quadrillent la ville, et à chaque détour on découvre une fontaine, un monument titanesque, un musée, ou mieux, un glacier.

C’est une ville qui ressemble à Paris dans le sens où une vie ne suffirait pas à explorer tous ses coins et recoins (c’est que disait une cousine parisienne, une vraie de vraie) mais qui s’en diffère car chargée d’Histoire ; entre le Colisée –colosseo- le Forum romain, le Panthéon, les Arcs de Triomphe, les innombrables ruines, les catacombes, les centaines d’églises, de villas on fait un voyage dans le temps continuel, on finit par oublier qu’on est au 21ème siècle, et c’est tellement grisant… Pas d’immeubles en verre, d’architecture futuriste, juste des bâtiments en pierre, du crépis orangé, des volets aux fenêtres, du lierre aux murs, des chats partout. Ca respire les vacances, on se demande comment font les habitants pour aller bosser tous les matins.

Rome c’est aussi la bouffe. En Italie, on mange bien, beaucoup et tout le temps, et aucune ville ne déroge à la règle. A Florence la spécialité c’est la côte de bœuf de 500 grammes, à Rome c’est les tripes et la queue de bœuf. Tout en finesse !
Et pourtant, la cuisine italienne est pleine de subtilité, il suffit de goûter de vraies carbo (sans crème fraîche) ou une pizza à la pâte fine couverte de charcuterie de premier choix pour vivre une espèce de révélation. Je n’en rajoute pas, demandez à n’importe qui, la bouffe là bas, c’est autre chose, et c’est dur à décrire, je ne sais pas à quel niveau la magie opère : choix des produits, assaisonnement, incantation vaudoue... mais c'est incroyable.

Pas de régime qui tienne là bas. 1) le supplice de tantale à côté c’est de la rigolade, 2) tu gâcherais ton séjour.
Surtout qu’il ne faut pas oublier de passer par la case glace au moins deux fois par jour (pas cher et à tomber par terre) et café (ou cappuccino pour les flipettes comme moi), c'est encore des spécialités qui ont une saveur unique et auquel on devient vite accro.


Bien sûr il y a aussi les étapes touristiques obligatoires, comme le Colisée où on replonge des siècles en arrière comme dans un épisode d'Il était une fois l'homme, la Fontaine de Trévi et le lancer de pièce, la bouche de la vérité (Vacances Romaines avec Audrey Hepburn, voyons!), le Palatin et ses ruines, des dizaines d'églises qui regorgent de trésors (un tableau de Ste Cécile, des fresques en trombe l'oeil...), les immenses catacombes de Ste Calixte qui datent du 2e siècle, le Vatican et... là je vais devoir m'attarder parce que cet état mérite à lui seul un petit développement.

Le Vatican donc, c'est une espèce de forteresse à l'intérieur de Rome, avec des murs immenses et plein de touristes autour qui font la queue pour y entrer, de tout temps, pendant de longues heures, pour voir des trucs et acheter d'autres trucs. C'est donc en somme, un Disney du catho où en bon petit pèlerin on suit le parcours fléché et parfois le guide, coincé au milieu de centaines d'autres touristes et des échoppes qui vous vendent des chapelets et cartes postales hors de prix.
On s'émerveille devant des pots cassés, des statues de l'Antiquité, des grandes baignoires, des cartes de géographie tout en faisant attention à ne pas se faire écraser par les 14 000 personnes qui attendent derrière.

Évidemment il y a la Chapelle Sixtine. Je l'ai vue, deux fois. Et franchement, ça ne m'a rien fait. J'ai jamais été très sensible à l'art religieux, à la Bible, aux mecs à poil qui tendent la main à d'autres mecs -d'ailleurs je me suis toujours demandé si il voulait pas lui faire la blague "tire sur mon doigt"- où alors c'est peut-être du au fait qu'on est entassé comme à l'heure de pointe sur la ligne 13, avec les gardiens qui font CHUUUUUUUUUT toutes les 3 minutes, les 12 guides environnant qui donnent des explications dans des langues différentes ou encore que le plafond est à 20 PUTAIN DE METRES. Donc en gros, on peut pas apprécier le chef d'oeuvre de Michel-Ange.

Il y a un autre endroit sympa et moins surpeuplé : le Museo di Arte contemporanea di Roma. Bon, faut aimer l'art moderne, j'en suis pas fan, mais là j'ai vraiment adoré. Il y a plein d'oeuvres atypiques marrantes et d'artistes connus : plusieurs tableaux de Gorgio di Chirico, du Van Gogh, Cézanne, Degas, Manet, et surtout... Klimt, "les trois âges de la vie" qui laisse le souffle court.

A côté du musée, à voir absolument : le parc de la Villa Borghèse, tout vert, tout beau et tout grand (80 hectares) avec de bonnes balades en réserve et surtout encore plein de trucs à visiter : il y a la villa des Medicis par exemple, la Galerie Borghèse, le musée d'art étrusque et d'autres musées. Ils aiment bien ça les musées les romains.

Avec la pluie je n'ai pas pu trop profiter des terrasses et des nombreux jardins, mais pendant les éclaircies j'ai pu entrevoir à quel point il était agréable de flâner SANS parapluie et de prendre le soleil, ça laisse rêveur et surtout, ça donne une envie irrépressible de revenir au Printemps. Au vrai printemps, pas l'erzatzt pourri qu'on se tape depuis le mois de mars.

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Bonnes adresses 


- Pizzarium (Via della Meloria, 41): très exigu, on mange sa pizza dehors ou coincé debout à l'intérieur entre 2 clients affamés. Mais assurément la meilleure pizza de la ville
- Café Greco (Via Condotti 86) : le plus vieux café de Rome, cher aussi : le café est à 6€, mais il est incomparable. Quant aux pâtisseries, les mots ne suffiraient pas.

-San Crespino ( via della Panetteria, 42) : meilleur glacier de Rome, sans aucun doute. Les parfums sont excellents : crème de basilic, bailey's par exemple, mais aussi pistache, citron des îles, cannelle...

 

 

4 avril 2012

Courrier piégé

La semaine dernière j'ai reçu ça

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Fin avril -je sais même plus si c'est le 21 ou le 22- j'irai voter.

Ou pas.

Dans un monde idéal, belge, j'aimerai que le vote soit obligatoire, un devoir de citoyen qui responsabilise tout le monde. J'aimerai que le vote blanc soit comptabilisé et ait du poids, j'aimerai qu'un bisounours m'apporte un cappuccino avec un joli dessins en cacao dessus tous les matins au bureau.

C'est pourtant bien naturel : si jamais je ne me reconnais dans aucun parti, que les discours des candidats, aussi enflammés soient-ils ne me convainc pas, et bien je vote blanc. J'exprime mon désaccord, ma contestation de l'ordre établi avec un joli bulletin  vierge. Et bien non, on nous dit maintenant que si on ne sait pas pour qui vote, on doit voter contre quelqu'un.
Voter contre Sarko, contre Le Pen, contre Hollande pour ne citer que 3 protagonistes en lisse pour le second tour.

Le mot d'ordre dans mon entourage c'est : Sarko ne repassera pas. Je suis bien d'accord, il a raté tellement de choses, les 600 raisons trouvées par rue 89 ne suffisent pas à tout détailler. Rien que la circulait Guéant sur les étudiants étrangers est à vomir, sous Chirac je n'ai jamais eu honte d'être française, sous Sarkozy, tout à changé. On forme des étudiants dans des filières d'excellence, ils font des stages, ils cherchent du travail, en trouvent et là tout se casse la gueule, on leur refuse maintenant le droit de travailler ici, de vivre ici, parce qu'il faut laisser les postes d'ingé aux ptits français. La situation est bien plus complexe, je vous laisse lire cet excellent article du Monde sur le sort des étudiants étrangers.

Seulement, voter contre Sarko c'est vote Hollande ou Mélanchon.
Je ne vais pas épiloguer mais Hollande, j'y crois moyen même s'il a globalement de bonnes idées, son programme ne tient pas debout. Quant à Mélanchon, il parle bien mais il dit aussi de sacrées conneries, faut pas se laisser berner non plus par le SMIC à 1700€.

J'hésite maintenant à m'abstenir. Si on m'avait dit ça il y a 10 ans j'aurai fais des bonds de 15 mètres (minimum).
Mais voilà, l'abstention est devenue une force, un grand cri, ou plutôt un énorme brouhaha où se mêlent les jemenfoutistes, les révoltés, les indécis, les désabusés. L'amalgame est facile pour les amis, les collègues, la famille et surtout les journalistes qui en profitent pour coller une de ces étiquettes aux abstentionnistes.
Le principal dans tout ça, c'est que quand on s'abstient j'estime qu'on a perdu le droit de se plaindre ; Si jamais la politique actuelle ne nous plaît pas, tant pis, on nous a donné le choix, on nous a tendu une urne et on lui a craché dessus, alors maintenant on assume la tête basse.

J'hésite donc à m'abstenir.

 

J'hésite, alors je vais lire Badiou.

Ou Pas

COUVBADIOUpresse

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3 avril 2012

Jaddo-re

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Il y a un truc qui me fout hors de moi : supprimer par inadvertance une heure de travail en faisant un copié-collé foiré. Et voilà ce que j'ai fais avec mon article d'une page sur Jaddo hier soir. J'ai voulu rajouter cette illustration sympa de Boulet au dessus du texte et BIM, plus rien. Juste au moment où je me disais "tiens il faudrait que je sauvegarde ça serait con de faire une fausse manip huhu". Ça a pas loupé.

Et comme tout un chacun si il y a un truc qui me fout encore plus en rogne c'est de devoir réécrire quelque chose que j'ai déjà eu du mal à pondre. Façon de parler, c'est pour se mettre dans l'ambiance de Pâques. Mais je vais faire une exception et prendre une petite heure pour vous convaincre de lire Jaddo.

 

Jaddo est un jeune médecin généraliste à couettes, qui fume, joue à WoW et adore son métier. Elle raconte sur son blog ses plus belles anecdotes d'étudiantes, ses patients les plus touchants, les plus idiots aussi, et elle pousse de bons coup de gueule. Ce qui plaît énormément au public hospitalier et aux patients que nous sommes. Elle dévoile les absurdités des formulaires administratifs, les kits de sutures pourris, les chefs incompétents, les labos ou l'empire du mal, ses déboires avec l'URSAFF avec une poésie toute relative et un vocabulaire qui vous touchera forcément.

Juste après dresseuse d'ours

Quant à son livre, c'est un recueil de ses meilleurs articles qui se lit très vite, qui fait passer du rire à la consternation, de la colère aux yeux embués. Ce qui change avec Jaddo c'est la sincérité. Elle avoue ses failles sans complexe : elle aime les patients en bonne santé, elle fume trop, elle est nulle en dermato, elle expédie rapidement les patients les plus chiants, elle leur MENT, mais elle ne peut s'empêcher de s'attacher à certains petits vieux, elle a des doutes. Elle nous ressemble un peu sauf qu'elle a un bac +9 et qu'elle remplace le docteur Carotte.

 

Pour vous donner un petit aperçu de ce qu'elle vit, voici quelques bons articles :

* comment différencier une feignasse d'un malade

* les relous qui prennent pas rdv

* un bébé mal en point

 

Bon finalement ça m'aura pris 20 minutes, c'pas le tout mais j'ai du taf ! (quand même)

22 mars 2012

Déception de la semaine : Hunger Games

Avant de lire les livres j'ai vu la bande annonce, très prometteuse d'Hunger Games, j'attendais donc beaucoup de cette (difficile) adaptation. Parce que mettre en scène un Battle Royal ultra violent sur fond de dictature c'est ce qu'on appelle un défi de taille.

Pour ceux qui ne connaissent ce phénomène, en gros c'est de la science fiction pour ados : sur les ruines des États-Unis une dictature assez abominable a vu le jour : il y a le président Snow qui règne sur le Capitole où les puissants vivent dans le luxe et l'inscousciance. De l'autre côté, 12 districts crèvent de faim et ont régressé pour la plupart à l'ère médiévale, le 13eme a été rasé pour s'être révolté.
Pour mettre dans le crâne des habitants de Panem que se révolter, c'est mal, sont organisés chaque année des jeux assez sordides, diffusés à la télévision : une jeune fille et un jeune garçon (entre 12 et 18 ans) sont tirés au sort pour représenter leurs districts dans un combat à mort : les 24 tributs lâchés dans une "arène" naturelle avec des armes, des vivres et des caméras partout. Réjouissant n'est-ce pas ? Les habitants du Capitole en sont extrêmement friands et sponsorisent leur tribut préféré en leur envoyant de la nourriture ou des armes pendant le jeu.

Cette année dans le district 12, celui du charbon (pas très glam) c'est une petite fille de 12 ans qui est choisie, sa grande soeur Katniss se porte volontaire à sa place. Elle a 16 ans, n'est pas très sociable, braconne et fait vivre sa famille depuis des années. Le garçon lui, ça n'est pas Gale son meilleur ami ultra sexy comme on aurait pu s'y attendre, mais le fils du boulanger : Peeta, un grand blond plutôt baraque qui lui a sans s'en douter sauvé la vie dans son enfance. Et qui est quand même moins beau gosse que Gale
 

Je ne spoilerai pas la suite, le mieux c'est encore de lire la trilogie, le film lui est quelque peu réducteur. Et j'aurai du m'en douter, deux heures vingt de film pour une histoire si complexe c'est peu.

Sans parler de la censure : de jeunes adolescents qui s'entretuent pendant des semaines sous l'oeil vicieux des caméras du Capitole, ça passe difficilement sous la barre du -16 ans. Et pourtant ils l'ont fait ! Les mises à mort les plus violentes ont été un peu modifiées dans la mise en scène, et les autres ont été édulcorées à grand renfort de floutage et mouvements ultra-rapides de caméra.

Je conçois qu'on ne puisse pas tout montrer (surtout en ce moment), mais de nombreux éléments essentiels ont été carrément zappés : tel que le handicap d'un personnage à la fin (Attention SPOILER : à surligner si vous avez vu/lu le premier volet : la surdité de Katniss et la jambe en moins de Peeta) des choses qui sont capitales pour la suite. Suite qui est d'ailleurs bien pire en terme de violence et de cruauté que ce début.

La critique principale que je ferais à ce film, c'est que malgré un casting remarquable, il manque toute la dimension dramatique. Le stress qu'on ressent en lisant le livre, le poids qu'on a sur la poitrine on ne le retrouve pas dans la salle de cinéma, on se surprend même à rire pendant une scène calquée sur Twilight où l'allusion sexuelle est pathétique (quand Peeta et Katniss sont réfugiés dans la grotte, blessés et qu'ils se "passent de la pommade").
Quand on lit le livre, on a pas envie de rire, loin de là. On réfléchit beaucoup, on lit entre les lignes et il y a une véritable critique de la Politique et des Médias qui est très importante pour comprendre la grogne du peuple. Les personnages eux aussi sont très complexes, surtout Katniss dont on ne voit que les bons côtés pendant le film et dont on lit les pensées pendant les 1 000 pages des livres, qui font d'elle une héroïne qui nous ressemble, pleine de doutes, qui se remet constamment en question et qui se sent coupable d'être métamorphosée en machine à tuer (bon normalement ça on ne l'a jamais ressenti).
C'est du travail bâclé qui fait perdre son âme à Hunger Games, malgré un passage très émouvant (la mort de la petite Rue, le soulèvement dans le district 11 et son corps recouvert de fleurs par Katniss.) qui pourtant ne suffit pas à rattraper le coup.


L'autre problème est qu'ils ont trop mis l'accent sur l'envers du décor, on a l'impression que le Capitole prend autant de place que les Jeux. Alors oui c'est réussi, on comprend bien que les habitants du Capitole sont superficiels, qu'ils se pètent le bide et qu'ils s'habillent comme Nicky Minaj, mais BORDEL C'EST PAS LE SUJET ! Le sujet c'est les Hunger Games : les jeux de la faim ! Ils sont même pas foutus d'expliquer pourquoi il s'appelle comme ça, un des points forts de l'histoire c'est quand même quand Katniss décide d'affamer les Carrières -les tributs des districts favorisés qui sont entraînés à tuer- qui n'ont jamais connu cette sensation ayant grandi dans l'oppulence, alors qu'elle, elle n'a jamais mangé à sa faim et elle a la rage. Bref, j'ai pas fini de faire la liste de tous les passages qu'ils ont amputé, et personnages qu'ils n'ont pas cités, ça n'est pas le but.

 

Donc si j'ai un conseil à donner : n'allez pas voir ce truc, lisez les bouquins. Le premier tome se dévore en une soirée et je vous assure que c'est mille fois mieux que les âneries et les bandes annonces que vous subirez à l'UGC des Halles

 

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Et dire que même pour le médaillon ils se sont fourvoyés...

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19 mars 2012

Italia

 

Ca fait un bon bout de temps que je n’ai pas écrit… Comme prévu, la promesse tenue au début de ce blog est tombée dans les oubliettes, et la routine métro-boulot-séries-bouquins-vie sociale-dodo a pris le dessus.

J’ai eu envie de reprendre mon clavier pour faire de la pub à Murakimi et sa trilogie à succès 1Q84, mais le dernier opus m’a déçue. Il ressemblait à ce qu’on peu appeler « un Murakami pour les nuls » tout y était trop expliqué, il manquait ce petit truc qui fait qu’on est obsédé pendant des jours par ses histoires, on démêle les faux-semblants, on tente vainement de tracer une frontière entre le réel et ce monde fantastique qu’il tisse avec brio au fil des pages.

J’aurai aimé écrire quelque chose de brillant sur ce chef-d’œuvre qu’est « Take Shelter », un film incroyable qui m’a laissé une impression tellement forte que j’ai été comme habitée par Kristen Stewart (Twitight) et son regard hagard et imbécile, mais j’ai vite abandonné cette idée. Plus on fait l’éloge d’un film et plus les auditeurs sont critiques, il faut mieux se laisser surprendre.

Je pourrais continuer la liste pendant des pages et des pages : stage de Krav Maga, histoires drôles et vraies de fonctionnaires, éloge de Norbert de Top Chef, récit de ce dîner entre amis dans un resto savoyard qui a tourné au cauchemar pour un des garçons qui s’est fait draguer par le proprio rebeu fan de Céline Dion et de Têtu, ou encore comment j’ai lu les 3 tomes de Hunger Games en 4 jours (de boulot) et comment depuis, je vois Panem partout. Et accessoirement comme je saoule tout le monde avec ça.

 

1q84Norbert-Top-Chef-1


kravmaga    hunger-games-eight-posters

  take-shelter-trailer-shannon

 

 

Mais en fait non. J’ai envie de parler de l’Italie.

italian-speaking

Le voyage commence déjà à l’aéroport, et même dans le bus pour y aller : les oreilles s’habituent à cet accent chantant, aux jurons qu’on apprend très vite à distinguer, les yeux aux mimiques, à la gestuelle méditerranéenne, quand au nez, il faut attendre de parcourir quelques rues piétonnes pour humer les carrés de pizzas et montagnes de glaces. En clair : il faut pas être migraineux et à cheval sur une alimentation équilibrée, il faut s’adapter : gueuler, lâcher des CAZZO à toutes les sauces, et pouvoir manger des glaces à toute heure de la journée.

 

Sur place, et bien ça dépend où on atterri, je peux juste parler de Florence et Bergame qui sont plutôt dans le nord. Le paysage y est vallonné, les maisons assez énormes et multicolores, du rouge, du jaune, avec des arbres partout, des vignes et des chiens un peu fous courent dans les jardins. Le genre de vision qui donne la pêche qu’on soit dans un bus, un taxi ou une voiture. Petite précision d’ailleurs sur les aprioris que vous avez sur la conduite italienne : tout est vrai. Ça va très vite, ça ne respecte pas toujours la signalisation (« quelle ligne blanche? » « quel stop ? ») ça téléphone au volant, mais ça maîtrise à mort. Façon de parler. Enfin personnellement je n’ai aucune appréhension à monter dans un véhicule rital, au contraire c’est super confortable, on se laisse bercer par ces visions dignes de GTA et on s’endort la bouche entrouverte comme un COTOREP…

 

Mais ce qu’il y a encore de mieux en Italie, c’est encore les Italiens. Il y a certainement de gros cons mythomanes, voleurs et pervers, mais ceux que je connais sont adorables (j’ai peut-être une chance incroyable qui sait).

Ce qui m’a frappé c’est leur sens de la famille, ça n’est peut-être pas le cas dans tous le pays mais la Famille, c’est sacré ; habiter à moins de 5km c’est bien, habiter dans la même rue c’est top, habiter dans la même énorme baraque divisée en appartements, c’est royal (et pas si marginal que ça). Il y a une espèce de solidarité intergénérationnelle qui vous serre le cœur. Je ne veux pas partir dans la mièvrerie mais voir un petit démon vraiment pète-roustons de 5 ans obéir au doigt et à l’œil du Nonno vraiment pas commode qui ne s’exprime qu’en patois, bah ça fait plaisir.

Faut pas croire, tout le monde y trouve son compte : les vieux gardent les enfants, les parents font les courses pour tout le monde, les ados les plus grands aident aux devoirs, les mioches braillent, et tout le monde fait sa vie de son côté. Pour les anniversaires et les fêtes c’est grosse bouffe jusqu’au bout de la nuit et dès qu’il y a un rayon de soleil, barbecue pour tout le monde, Besançenot n’aurait pas rêvé mieux.

 

La Famiglia c’est bien mais ça ne fait pas tout, il y aussi les potes, les collègues… Et là c’est pas très différent d’ici, une bonne dose d’Amour Gloire et Beauté, de cancans, d’amitiés solides, de confidences autour d’un tiramisu maison, de shopping à Orio Center (le plus gros centre commercial d’Europe), de détente dans un SPA…

Sauf que dans les petits villages ritals, tout se sait et tout le monde se connaît et j’ai l’impression que tout le monde se parle. On se croise au détour d’un carrefour : et si on allait prendre oun cafè ? A la sortie de la Messe ? Allez c’est l’heure de l’apéro ! Chez le coiffeur c’est encore mieux : The place to be par excellence, et là encore faut pas espérer avoir un tant soit peu de calme, on se fait masser le cuir chevelu en riant à gorge déployée sur le dernier épisode de Jersey Shore.

Les Desperate Housewives auraient jamais pu cacher un secret plus d’une semaine là bas (ça nous aurait épargné les multiples bourdes de cette cruche de Susan…)

 

Si on veut bien saisir l’esprit Italien, il y a plusieurs choses à faire à mon avis :

Déjà goûter un VRAI tiramisu, une VRAIE pizza et une VRAIE glace italienne. En général après ça on a envie de brûler toutes les contrefaçons qu’on nous sert depuis l’enfance et de balancer à qui veut bien l’entendre que, O DIO plus ja-mais on ne mangera de pizza Sodebo ! Avec un accent ultra snob typique des bloggueuses mode influentes parisiennes of course darling.

Passée l’étape renforçage de capitons mode touriste, vient le repas familial fort convivial au volume sonore digne de Roissy Charles de Gaulle avec : apéro, entrées, pâtes, viande ou poisson, légumes, fromages, salade, tiramisu, fruits, cafè, petits gâteaux et limoncello glacé. Et si on ne se ressert pas, ça passe mal.

Après ça, si on peut encore tenir debout l’idéal c’est une petite balade dans un coin sympa, à Bergame la Ville Haute (Citta Alta) est parfaite pour ça : se perdre dans les ruelles pavées, flâner dans les magasins où on vous accueille avec un grand sourire et un CIAO ! chantant et bien sûr déguster une glace à l’ombre.

Il y a aussi quelque chose que j’ai découvert ce week-end : les thermes. Issus d’une grande tradition romaine, mariner dans une eau à 35° face à un paysage magnifique est un grand kiff national. La petite odeur de souffre n’est pas ultra glam, mais assister à un coucher de soleil sur le Lac de Garde dans un bain à remous c’est franchement le pied. Après 3 heures là dedans il ne faut pas espérer faire la fête toute la nuit sur du Ligaboue (Chanteur au top du hit parade) mais plutôt engloutir un repas tout sauf diététique et s’endormir comme une masse dans la voiture. D’ailleurs il y a un très bon manga à ce sujet : les termes pas la digestion en voiture, Terma Romae.

Autre specialità : le foot, eh ouais forcément ! Honnêtement je ne suis pas ultra fan et je ne comprends pas le tiers des règles. Enfin je ne cherche pas à comprendre. Mais en bonne pote et porte-poisse j’ai supporté Alex qui joue en amateur de je sais pas quelle division, en ailier défenseur ou avant-centre, un truc comme ça. Bref, match sur pelouse synthétique au milieu des montagnes par un dimanche après-midi brumeux du mois de mars, ça envoie pas du rêve dit comme ça, mais dans les gradins, famille et amis sont venus encourager les joueurs.

Je n’ai jamais assisté à un match à Paris, mais je doute que ça soit aussi animé qu’en Italie : ça gueule dans tous les sens –premier sport national- les papys en patois, les pères qui interpellent leurs rejetons pour leur donner de judicieux conseils « TIRE PUTAIN », les mères qui trouvent les mots justes pour redonner confiance « TU FAIS N’IMPORTE QUOI BORDEL ! » et autre chose sur le fait de ne pas rentrer à la maison ce soir, j’ai pas tout compris.

Dans mon gradin donc, il y avait la supportrice star que l’équipe adverse apprend très vite à détester et nous à avoir un peu honte car elle hurle toutes les 43 secondes approximativement et voit des fautes PARTOUT. Comme tout le monde d’ailleurs. L’arbitre/pickachu en prend aussi pour son grade mais heureusement pas assez pour qu’il décide de coller une amende…

L’ambiance est encore une fois conviviale, on discute, on décrypte les erreurs de stratégie, on hurle des conseils (enfin pas moi, j’y connais rien) avec un grand sourire. Bon c’est pas le pays des Bisounours non plus, surtout quand l’équipe que vous supportez a des attaquants minables et loupe plusieurs occasions parfaites, on se surprend à insulter les joueur qu’on encourage depuis 50 minutes. Le journaliste haineux incompétent et moche juste derrière est lui aussi assez pénible mais malheureusement on ne peut décemment pas insulter sa mère à 30 cm de ses minables oreilles moches.

 

L'Italie c'est un peu tout ça, un remède contre la morosité ambiante, de quoi vous donner le sourire pour des semaines et un taux de cholestérol qui atteint des sommets. Je n'ai pas abordé le côté culturel qui est pourtant central, ça sera pour le mois prochain avec Rome qui recèle  de trésors aussi beaux -j'espère- que Florence.

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Termes de Sirmione, piscine extérieure

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by night

thermae-romae-iiTerma Romae, le manga   

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 PS : une boisson qui relègue l'ice tea au vinaigre et qui est PUTAIN DE BORDEL DE MERDE introuvable en France : l'Esta The

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4 janvier 2012

Pouchkine, Tchaikowski, Garnier et Julia Roberts

Le 23 décembre j’ai dérogé à la règle, et fêté dignement Nöel avec Crâne, autour de notre sapin pisien -Pise > Tour de Pise > rapport au fait qu’il est sévèrement penché à droite)-

Saumon fumé et de trop nombreux plats ont défilé jusqu’à l’ouverture des cadeaux. Il ne faut pas se leurrer, qu’importe son âge, on est plus impatient de déchirer joyeusement les paquets au bas du sapin que de découper la dinde farcie aux marrons. Quoique, en période de crise économique, rien n’est moins sûr.

 Ce que j’ai découvert ce soir là était soigneusement caché à l’intérieur d’une mince pochette, à peine plus grande qu’un billet  Paris-Lille. J’ai fais une seule supputation (j’aime ce mot, pardon)

-         Trop bien, des billets d’avion pour le Vietnam ! On part quand ?

Bon évidemment, ça n’était pas ça, mais je n’étais pas -trop- déçue. Ce qu’il y avait dans cette pochette, que j’ai pris soin d’ouvrir délicatement -ça aurait été con de couper malencontreusement ce présent en deux- c’était du rêve.

 

Deux places, deux excellentes places pour un ballet à l’Opéra Garnier.

 

Onéguine, une tragédie russe de Pouchkine –ce nom était évocateur de pâtisseries jusqu’à ce soir là- sur une musique de Tchaïkovski – Fantasia donc-

Une histoire d’amour assez basique, et comme souvent un peu débile :

Eugène Onéguine est un mec blasé, dépressif et pour compléter le tableau : pauvre. Son pote Vladimir l’invite pour quelques temps à la campagne pour lui changer les idées et lui présenter Tatiana, la sœur de sa meuf (Olga, une niaiseuse sous extas).

Tatiana doit avoir 15 ans à tout casser, passe son temps à lire des romans et écrire des poèmes, et forcément Eugène, il s’en bat les steaks. Lui il veut juste faire son crâneur et avoir le spleen, un peu comme ces filles qui ont l’alcool triste en soirée et qui exaspèrent tout le monde à chialer sur leurs multiples ex.

Tatiana, on ne sait pas trop pourquoi, tombe éperdument amoureuse de l’énergumène, n’en dort pas et lui écris une missive enflammée. Qu’il déchire rageusement. Ouais il est comme ça Eugène, rien à foutre de cette adolescente qui s’offre à lui, rien à battre non plus de ses larmes de désespoir.

Pour se venger de son pote Vlad qui a voulu arranger le coup, il drague ouvertement sa fiancée Olga -qui n’y voit aucun inconvénient- au cours d’un bal. Evidemment le cocufié de la danse ne laisse pas passer l’outrage, et provoque le malappris en duel. Ce dernier s’excuse, implore, les filles s‘y mettent, mais Vlad est un romantique qui a un goût certain pour la tragédie alors il maintient le duel. Et dans les sous bois, il se fait tuer. Il l’a bien cherché.

Dix ans plus tard, Eugène revient de voyage et va faire un tour à la campagne qu'il a ensanglanté auparavant. Tatiana est une magnifique jeune femme, plein de grâce et de bijoux. Elle est mariée au prince du coin et semble heureuse. Mais voilà, les choses ne sont pas si simples : Elle l’aime toujours, et quand il lui fait une déclaration passionnée, elle ne peut résister et se jette brièvement dans ses bras. C’est tout ce dont elle a toujours rêvé, son unique amour se traîne à ses pieds ; il est là, pathétique et plein d’espoir. Mais elle comprend vite que cet être est amoureux de l’idée de l’Amour, et de toute façon elle est mariée, c’est une femme convenable. Convenable mais elle a le sens de la mise en scène : elle déchire en pleurant la déclaration d’amour d’Eugène, avec le peu de forces qui lui restent, afin de lui briser ce qui lui reste de cœur.

Il quitte la pièce dévasté, poursuivi par Tatiana qui s’arrête au dernier moment, tiraillée par sa conscience, elle revient vers le devant de la scène serre les poings et hurle. Enfin on imagine qu’elle hurle, cest pas un opéra.

 

Rideau

 

Je ne vous ai pas vraiment vendu du rêve avec mon résumé low cost, mais le talent des danseurs est de nous faire oublier les incohérences, la simplicité de l’histoire pour en faire un chef d’œuvre tragique.

La frontière est mince entre la danse et la comédie, ces artistes qui survolent la scène sur des pointes vivent l’histoire, ils sont ces personnages et à aucun moment ils ne quittent leurs rôles. L’intensité de leurs regards, la grâce de leurs mouvements sont tels qu’on oublie facilement qu’ils dansent, on se laisse simplement porter par l’histoire rythmée par un orchestre incroyable. La force donnée a cette tragédie vient aussi de la musique qui nous enveloppe durant les trois actes du ballet, revenir au silence est assez éprouvant.

 

Le spectacle auquel j’ai assisté ce soir là, jamais je ne l’oublierai, c’était tellement beau que ma gorge s’est serrée, et rien que d’y repenser j’ai envie de chialer ma race -excusez l’expression- Je me suis sentie comme Julia Roberts dans Pretty Woman, quand Richard l'emmène à l'opéra et qu'elle a cette phrase mémorable "J'ai failli faire pipi dans ma culotte."
Je ne peux que vous inciter à assister à un ballet, ou un opéra selon vos préférences, c’est une expérience inestimable qui a le curieux pouvoir de vous faire retomber en enfance. On se surprend à s’imaginer sur scène, à suivre avec un intérêt particulier la fausse conversation de trois personnages un peu à droite de la scène. Il y a tellement de choses à voir, d’images à assimiler, d’émerveillement à accumuler, qu’on ne sait plus ou donner de la tête, et on finit délicieusement étourdi, avec un seul regret : ne pas avoir découvert cet univers avant.

 

Vidéo d'un spectateur plultôt bien placé ICI


LaLettre
Outch

 

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Tatiana et Onéguine, scène finale

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Tatiana esseulée

7 décembre 2011

Sa-lo-pe

Mercredi, 18 heures.
Je marche tranquillement dans le Forum des Halles, ce gros centre commercial grouillant, repère des étudiants, parisiens, touristes flics et racailles, me repassant en film ma journée dans ma tête embuée de noms, dates de naissances, adresses de notaires... Quand un homme se dirige vers moi. La trentaine, français (je vois poindre le nez des téléspectateurs de TF1), style vestimentaire commun, et même des lunettes, accompagné d'un ami qui reste à l'écart.

- Excuse moi, je cherche un cadeau pour ma petite soeur.

J'ai d'abord envie de répondre que j'en ai rien à battre et qu'il n'a qu'à ouvrir ses petits yeux pervers (il a des yeux pervers) pour trouver une boutique sympa. Autour de nous, à vue de nez il y en a minimum trois.
Puis de le gifler, on est pas à Rungis, et ça ne se fait pas de regarder une femme comme ça. Non pas que je me considère comme une femme, disons jeune femme. Ou jeune fille. Bref.


Mais non, pas de temps à perdre, je l'ignore superbement, sans même un regard méprisant et continue ma route.
C'est là qu'il lâche ce mot. En détachant bien les syllabes, pour que les passants l'entendent, pour qu'il me frappe, pour que je prenne tout son sens en pleine face.

- SALOPE

Tout se passe très vite, à vrai dire je ne réfléchis pas, je fais volte face et marche d'un pas plus qu'énergique en sa direction.

- Tu as dit quoi là ? HEY REVIENS !! Et répète moi ce que tu as dit !

Un peu désarçonné le minable se retourne et comprenant que je ne lâcherai pas l'affaire, fonce sur moi avec un faciès rougeaud que je ne lui connaissais pas.

- T'as entendu !
- Tu insultes les gens comme ça ? Mais pour qui tu te prends ?! Tout ce que j'ai fais c'est de ne pas te répondre, et tu me traites de salope ?

Impatient, passablement énervé il fait mine de se rapprocher en ne me lâchant pas du regard, comme pour me mettre un coup de tête. Moi, je ne bouge pas. A vrai dire je n'attend qu'une chose, qu'il lève la main sur moi. Là je pourrai lui casser la gueule.
Je me remémore rapidement un enchaînement crochet-uppercut, me demande si je suis à bonne distance, pense à laisser tomber mon sac au sol pour l'élément de surprise et avoir plus d'aisance.

Mais rien. Déception.
- Vas-y laisse tomber.
Signe rageur de la main et demi-tour de l'apprenti caïd

- Tu t'en vas comme ça ? CONNARD
J'ai songé au "fils de p*te", mais à deux contre un j'aurai peut-être eu un plus de mal. 
 

Il s'éloigne, je fonce dans un magasin en sens opposé avant d'en sortir rapidement. Trop de colère, de rage, j'ai l'impression que je peux enchaîner 2 kaméhaméha facile. Il y a quelques années, à mon arrivée à Paris, ce genre de rencontre était hebdomadaire et se finissait sans encombres. Il y a eu des joutes verbales, des insultes, des menaces, des personnes pour s'interposer et la Haine retombait.
 

J'ai tourné pendant une demie-heure dans Chatelet, à se recherche. J'ai cogité, trouvé des répliques percutantes, en errant entre les soutiens-gorge, les pulls à grosses mailles et sac à main fluos. Même un enchaînement de coups qui le laisserait le souffle coupé et les noix broyées.
C'est toujours ce qu'on fait, on trouve les mots justes bien après, on crève d'envie de réécrire l'histoire, de sécher l'importun, de le mettre face à son reflet, lui faire comprendre qu'il ne vaut rien.
Évidemment ma quête est restée vaine, et mes questions sans réponses.

Je me suis fait traiter de salope parce que j'ai refusé à un mec de l'aider dans sa recherche bidon de cadeaux. "Connasse" encore, admettons, j'aurai laissé filer avec un "gros con" bien senti, mais "salope" ? Il lui est arrivé quoi à ce type pour qu'il insulte une inconnue en plein milieu d'un centre commercial ?

Aborder une fille comme ça, c'est un jeu, un rite de passage dans certaines cultures, et en aucun cas l'homme ne doit se montrer violent ou désobligeant. Lui, il l'a fait comme ça, sur un coup de tête. Il attendait peut-être sincèrement une conversation, un café, ou alors une occasion supplémentaire d'exprimer sa colère envers les Femmes, de les dominer. Je penche plus la dessus.
Il s'est senti castré, renié dans sa virilité, peut-être même humilié.

Il n'y a rien de pire que l'indifférence dit ma grand-mère. 
Je la crois volontiers, mais je me sentirais tellement mieux si j'avais pu lui envoyer une bonne droite. 

 

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