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fallacieuses chroniques de la vie parisienne
19 mars 2012

Italia

 

Ca fait un bon bout de temps que je n’ai pas écrit… Comme prévu, la promesse tenue au début de ce blog est tombée dans les oubliettes, et la routine métro-boulot-séries-bouquins-vie sociale-dodo a pris le dessus.

J’ai eu envie de reprendre mon clavier pour faire de la pub à Murakimi et sa trilogie à succès 1Q84, mais le dernier opus m’a déçue. Il ressemblait à ce qu’on peu appeler « un Murakami pour les nuls » tout y était trop expliqué, il manquait ce petit truc qui fait qu’on est obsédé pendant des jours par ses histoires, on démêle les faux-semblants, on tente vainement de tracer une frontière entre le réel et ce monde fantastique qu’il tisse avec brio au fil des pages.

J’aurai aimé écrire quelque chose de brillant sur ce chef-d’œuvre qu’est « Take Shelter », un film incroyable qui m’a laissé une impression tellement forte que j’ai été comme habitée par Kristen Stewart (Twitight) et son regard hagard et imbécile, mais j’ai vite abandonné cette idée. Plus on fait l’éloge d’un film et plus les auditeurs sont critiques, il faut mieux se laisser surprendre.

Je pourrais continuer la liste pendant des pages et des pages : stage de Krav Maga, histoires drôles et vraies de fonctionnaires, éloge de Norbert de Top Chef, récit de ce dîner entre amis dans un resto savoyard qui a tourné au cauchemar pour un des garçons qui s’est fait draguer par le proprio rebeu fan de Céline Dion et de Têtu, ou encore comment j’ai lu les 3 tomes de Hunger Games en 4 jours (de boulot) et comment depuis, je vois Panem partout. Et accessoirement comme je saoule tout le monde avec ça.

 

1q84Norbert-Top-Chef-1


kravmaga    hunger-games-eight-posters

  take-shelter-trailer-shannon

 

 

Mais en fait non. J’ai envie de parler de l’Italie.

italian-speaking

Le voyage commence déjà à l’aéroport, et même dans le bus pour y aller : les oreilles s’habituent à cet accent chantant, aux jurons qu’on apprend très vite à distinguer, les yeux aux mimiques, à la gestuelle méditerranéenne, quand au nez, il faut attendre de parcourir quelques rues piétonnes pour humer les carrés de pizzas et montagnes de glaces. En clair : il faut pas être migraineux et à cheval sur une alimentation équilibrée, il faut s’adapter : gueuler, lâcher des CAZZO à toutes les sauces, et pouvoir manger des glaces à toute heure de la journée.

 

Sur place, et bien ça dépend où on atterri, je peux juste parler de Florence et Bergame qui sont plutôt dans le nord. Le paysage y est vallonné, les maisons assez énormes et multicolores, du rouge, du jaune, avec des arbres partout, des vignes et des chiens un peu fous courent dans les jardins. Le genre de vision qui donne la pêche qu’on soit dans un bus, un taxi ou une voiture. Petite précision d’ailleurs sur les aprioris que vous avez sur la conduite italienne : tout est vrai. Ça va très vite, ça ne respecte pas toujours la signalisation (« quelle ligne blanche? » « quel stop ? ») ça téléphone au volant, mais ça maîtrise à mort. Façon de parler. Enfin personnellement je n’ai aucune appréhension à monter dans un véhicule rital, au contraire c’est super confortable, on se laisse bercer par ces visions dignes de GTA et on s’endort la bouche entrouverte comme un COTOREP…

 

Mais ce qu’il y a encore de mieux en Italie, c’est encore les Italiens. Il y a certainement de gros cons mythomanes, voleurs et pervers, mais ceux que je connais sont adorables (j’ai peut-être une chance incroyable qui sait).

Ce qui m’a frappé c’est leur sens de la famille, ça n’est peut-être pas le cas dans tous le pays mais la Famille, c’est sacré ; habiter à moins de 5km c’est bien, habiter dans la même rue c’est top, habiter dans la même énorme baraque divisée en appartements, c’est royal (et pas si marginal que ça). Il y a une espèce de solidarité intergénérationnelle qui vous serre le cœur. Je ne veux pas partir dans la mièvrerie mais voir un petit démon vraiment pète-roustons de 5 ans obéir au doigt et à l’œil du Nonno vraiment pas commode qui ne s’exprime qu’en patois, bah ça fait plaisir.

Faut pas croire, tout le monde y trouve son compte : les vieux gardent les enfants, les parents font les courses pour tout le monde, les ados les plus grands aident aux devoirs, les mioches braillent, et tout le monde fait sa vie de son côté. Pour les anniversaires et les fêtes c’est grosse bouffe jusqu’au bout de la nuit et dès qu’il y a un rayon de soleil, barbecue pour tout le monde, Besançenot n’aurait pas rêvé mieux.

 

La Famiglia c’est bien mais ça ne fait pas tout, il y aussi les potes, les collègues… Et là c’est pas très différent d’ici, une bonne dose d’Amour Gloire et Beauté, de cancans, d’amitiés solides, de confidences autour d’un tiramisu maison, de shopping à Orio Center (le plus gros centre commercial d’Europe), de détente dans un SPA…

Sauf que dans les petits villages ritals, tout se sait et tout le monde se connaît et j’ai l’impression que tout le monde se parle. On se croise au détour d’un carrefour : et si on allait prendre oun cafè ? A la sortie de la Messe ? Allez c’est l’heure de l’apéro ! Chez le coiffeur c’est encore mieux : The place to be par excellence, et là encore faut pas espérer avoir un tant soit peu de calme, on se fait masser le cuir chevelu en riant à gorge déployée sur le dernier épisode de Jersey Shore.

Les Desperate Housewives auraient jamais pu cacher un secret plus d’une semaine là bas (ça nous aurait épargné les multiples bourdes de cette cruche de Susan…)

 

Si on veut bien saisir l’esprit Italien, il y a plusieurs choses à faire à mon avis :

Déjà goûter un VRAI tiramisu, une VRAIE pizza et une VRAIE glace italienne. En général après ça on a envie de brûler toutes les contrefaçons qu’on nous sert depuis l’enfance et de balancer à qui veut bien l’entendre que, O DIO plus ja-mais on ne mangera de pizza Sodebo ! Avec un accent ultra snob typique des bloggueuses mode influentes parisiennes of course darling.

Passée l’étape renforçage de capitons mode touriste, vient le repas familial fort convivial au volume sonore digne de Roissy Charles de Gaulle avec : apéro, entrées, pâtes, viande ou poisson, légumes, fromages, salade, tiramisu, fruits, cafè, petits gâteaux et limoncello glacé. Et si on ne se ressert pas, ça passe mal.

Après ça, si on peut encore tenir debout l’idéal c’est une petite balade dans un coin sympa, à Bergame la Ville Haute (Citta Alta) est parfaite pour ça : se perdre dans les ruelles pavées, flâner dans les magasins où on vous accueille avec un grand sourire et un CIAO ! chantant et bien sûr déguster une glace à l’ombre.

Il y a aussi quelque chose que j’ai découvert ce week-end : les thermes. Issus d’une grande tradition romaine, mariner dans une eau à 35° face à un paysage magnifique est un grand kiff national. La petite odeur de souffre n’est pas ultra glam, mais assister à un coucher de soleil sur le Lac de Garde dans un bain à remous c’est franchement le pied. Après 3 heures là dedans il ne faut pas espérer faire la fête toute la nuit sur du Ligaboue (Chanteur au top du hit parade) mais plutôt engloutir un repas tout sauf diététique et s’endormir comme une masse dans la voiture. D’ailleurs il y a un très bon manga à ce sujet : les termes pas la digestion en voiture, Terma Romae.

Autre specialità : le foot, eh ouais forcément ! Honnêtement je ne suis pas ultra fan et je ne comprends pas le tiers des règles. Enfin je ne cherche pas à comprendre. Mais en bonne pote et porte-poisse j’ai supporté Alex qui joue en amateur de je sais pas quelle division, en ailier défenseur ou avant-centre, un truc comme ça. Bref, match sur pelouse synthétique au milieu des montagnes par un dimanche après-midi brumeux du mois de mars, ça envoie pas du rêve dit comme ça, mais dans les gradins, famille et amis sont venus encourager les joueurs.

Je n’ai jamais assisté à un match à Paris, mais je doute que ça soit aussi animé qu’en Italie : ça gueule dans tous les sens –premier sport national- les papys en patois, les pères qui interpellent leurs rejetons pour leur donner de judicieux conseils « TIRE PUTAIN », les mères qui trouvent les mots justes pour redonner confiance « TU FAIS N’IMPORTE QUOI BORDEL ! » et autre chose sur le fait de ne pas rentrer à la maison ce soir, j’ai pas tout compris.

Dans mon gradin donc, il y avait la supportrice star que l’équipe adverse apprend très vite à détester et nous à avoir un peu honte car elle hurle toutes les 43 secondes approximativement et voit des fautes PARTOUT. Comme tout le monde d’ailleurs. L’arbitre/pickachu en prend aussi pour son grade mais heureusement pas assez pour qu’il décide de coller une amende…

L’ambiance est encore une fois conviviale, on discute, on décrypte les erreurs de stratégie, on hurle des conseils (enfin pas moi, j’y connais rien) avec un grand sourire. Bon c’est pas le pays des Bisounours non plus, surtout quand l’équipe que vous supportez a des attaquants minables et loupe plusieurs occasions parfaites, on se surprend à insulter les joueur qu’on encourage depuis 50 minutes. Le journaliste haineux incompétent et moche juste derrière est lui aussi assez pénible mais malheureusement on ne peut décemment pas insulter sa mère à 30 cm de ses minables oreilles moches.

 

L'Italie c'est un peu tout ça, un remède contre la morosité ambiante, de quoi vous donner le sourire pour des semaines et un taux de cholestérol qui atteint des sommets. Je n'ai pas abordé le côté culturel qui est pourtant central, ça sera pour le mois prochain avec Rome qui recèle  de trésors aussi beaux -j'espère- que Florence.

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Termes de Sirmione, piscine extérieure

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by night

thermae-romae-iiTerma Romae, le manga   

  Bergamo_città_altaBergame

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 PS : une boisson qui relègue l'ice tea au vinaigre et qui est PUTAIN DE BORDEL DE MERDE introuvable en France : l'Esta The

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Commentaires
S
iTon article me replonge 10ans en arrière, un voyage en Italie, hébergé par une famille dans la banlieu de Rome.<br /> <br /> <br /> <br /> Morceaux choisis : <br /> <br /> La mère vient nous chercher à la descente du bus, trajet à 6 dans une Fiat Seicento. On découvre que si le klaxon sert peu en Italie c'est que la voix prend le relai.<br /> <br /> <br /> <br /> "apéro, entrées, pâtes, viande ou poisson, légumes, fromages, salade, tiramisu, fruits, cafè, petits gâteaux et limoncello glacé"<br /> <br /> Que cela vrai et en ignares que nous étions nous pensions que le diner se résumerait aux pâtes. Et bien entendu nous nous sommes resservis à chaque fois.<br /> <br /> <br /> <br /> Puis à la fin, le mari parle avec nous, il a passé sa vie à poser des rails ferroviaire. Il aurait pu être la doublure bras de Popeye et on perd tous au bras de fer contre lui...<br /> <br /> <br /> <br /> Un soir elle nous a servi des sortes de beignets panés, contenant du riz et de la mozzarella, le tout frit à l'huile. Pour sûr ça cale un homme, en attendant je n'en ai jamais revu dans le commerce. Tout comme le rayon pâte de leurs supermarché, comparable aux rayons des vins en France, on en prend plein des yeux et on choisit quelques paquets à ramener en sachant qu'on n'en reverra plus.<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, Rome n'est pas Florence, Florence n'est pas Venise, mais ce n'est pas comparable tant chacune des visites est unique. <br /> <br /> <br /> <br /> Comme tu l'as dit, tout n'est pas rose non plus, mais c'est la preuve que c'est un pays vivant.<br /> <br /> <br /> <br /> Et si le pays est en forme de botte, c'est peut-être pour symboliser le coup de pied aux fesses qu'on devrait tous recevoir quand, contrairement aux Italiens, on oublie de voir le bon côté et de sourire.
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